somme toute

Le rire de la Méduse d'Hélène Cixous, lecture collective en arpentage - Enrico Floriddia

Le 7 juin 2022

! Somme toute invite une nouvelle fois la bibliothèque pirate de Enrico Floriddia !

Enrico est artiste chercheur à la Coopérative de recherche de l'ESACM. Son dispositif de lecture emprunte le dispositif de lecture de l'arpentage.

Un arpentage est un outil de lecture collective : un groupe de personnes se réunit pour lire un livre, chacun·e en lit une partie de son côté , puis chacun·e raconte sa partie aux autres. À la fin de la séance, tout le monde a lu le livre en entier à partir des points de vue multiples. Une bonne façon de se rencontrer, de discuter et de lire des livres dont on repousse toujours et encore la lecture. C’est une forme collective de création de connaissances.

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Le rire de la Méduse

Le Rire de la Méduse prend bien sûr la défense des « femmes » à un moment où, comme Cixous elle-même l’a maintes fois rappelé, il fallait se prononcer haut et fort contre les structures patriarcales qui les opprimaient – bien que, dès le début, le texte nous prévienne contre l’existence d’une « femme générale, une femme type ». Ici, Hélène Cixous déconstruit deux « mythes » qui ont défini la féminité de façon négative tout au long de l’histoire. Le premier est celui qui qualifie la femme de « continent noir », laissant entendre qu’elle doit être pénétrée, colonisée, pour être connue et cartographiée, pour apprivoiser sa différence comme celle de tous les autres sujets hors norme. Freud va jusqu’à affirmer que la femme et sa sexualité sont une « énigme ». Le Rire de la Méduse déclare que « Le “Continent noir” n’est ni noir ni blanc ni inexplorable ». Il s’attaque ensuite au second faux mythe, celui de la femme fatale représentée par la figure mythologique de Méduse : « Il suffit qu’on regarde la méduse en face pour la voir : et elle n’est pas mortelle. Elle est belle et elle rit ».

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Lors de l’arpentage, chaque participant·e lira de son côté environ une vingtaine de pages et par la suite tout le monde se réunira pour mettre en commun la lecture, se poser des questions et discuter le texte.

Les participant·es recevront une copie de l’ouvrage augmentée des notes, scribouilles et autres signes générés pendant la séance. Cette somme fait partie de la pratique artistique d'Enrico Floriddia qui consiste en la tentative de création d’une bibliothèque commune pirate.